Seydina Ali, "Haydara"

Compagnon et cousin du Prophète Mouhammad, Seydina Ali est l'une des figures les plus emblématiques de l'Islam et sans aucun doute l'incarnation de la jeunesse consciente et engagée de l'Islam.

FIGURES DE L'ISLAM

Ibn Sudaniyu

1/29/20259 min read

Il se nomme Ali Ibn Abi Talib Ibni 'Abdi l-Mouttalib Ibni Hachim Ibni 'Abdi Manaf. C'est le cousin paternel du Messager de Dieu. Sa mère est Fatima Bint 'Asad Ibni Hachim. Durant son enfance, 'Ali fut pris en charge et élevé par le Prophète (Paix et Salut sur Lui). Celui-ci voulait soulager son oncle Abû Tâlib qui arrivait difficilement à subvenir aux besoins de sa famille. Il voulait aussi lui rendre le bien qu'il lui avait fait en l'élevant alors qu'il (Mouhammad, Paix et Salut sur Lui) était orphelin de père et de mère. C'est ainsi que 'Ali grandit dans sa demeure entouré de l'affection du Messager d'Allah. Il est le premier à être entré en Islam après Khadija alors qu'il était jeune et fut le mari de Fatima (ra), fille bien aimée de Mouhammad (Paix et Salut sur Lui). Il est le père de Al-Haçan et de Al-Houçayn.

Quatrième des califes râshidun de l’Islam. il a succédé à Outhman ibn Affân. Il était l’un des conquérants les plus reconnus de la civilisation musulmane et un modèle pour les ascètes. Il faisait partie des plus réputés des orateurs, des éloquents et des savants qui œuvrent conformément à leur science. Ali pratiquait ce qu'il prêchait. Après quatre (4) ans et environ neuf (9) mois à la tête des musulmans, il est assassiné par un kharijite dont le nom était 'Abdou r-Rahman Ibn Mouljam Al-Mouradiyy, le 21 Ramadhan de l'an 40 Hégire.

Al-Haçan, Al-Houçayn, et Abdoûllah Ibn Ja'far s'occupèrent de son lavage. Al-Haçan dirigea la prière funéraire qu'ils firent pour lui et il fut enterré peu avant l'aube. Certains disent en face de la Qibla de la mosquée de Koufa. Certains disent devant le palais des gouverneurs et d'autres ont dit au Najaf. Ils auraient dissimulé sa tombe honorée par crainte des nuisances de la part des kharijites. Le Messager (Paix et Salut sur Lui) a dit : « Le Paradis désire ardemment trois hommes : 'Ali, 'Ammar et Salmân ». (at-tirmidhi n°3884).

Ali était surnommé "Haïdara" comparativement au lion, et il était un, pour ne pas dire le plus grand, des plus grands héros qu'ait connu l'Islam. Jamais son épée sur le champ de bataille ne tua pour autre chose que la gloire d'Allah!

A Badr...

La bataille de Badr fut la première entre les musulmans retranchés à Médine et les mécréants de la Mecque, le 17 du mois de Ramadhan, deux ans après l'Hégire. Lorsque les deux armées se firent face, les mécréants à travers les plus nobles parmi eux, à savoir ‘Utba Ibn Rabi’a, son frère Chayba Ibn Rabi’a et son fils al-Walîd Ibn ‘Utba, sortirent des rangs et défièrent les musulmans en duel. Trois ansârs de Médine, Awf ibn Afrâ, son frère Mu'awwidh ibn Afrâ et Abdoullah ibn Rawahah s'avancèrent pour relever le défi.

Alors 'Utba avec toute l'arrogance qui lui sied leur lança: "qui êtes-vous? Nous ne battrons pas contre vous! Emmenez-nous nos égaux!" Les ansars se retirèrent, et sortirent alors des rangs musulmans, Hamzah Ibn ‘Abd Al-Muttalib, Ubaydah Ibn Al-Hârith Ibn `Abd Al-Muttalib et Ali ibn Abi Tâlib. Les duels furent épiques et ancrés à jamais dans l'hisoire de l'Islam. Deux d'entre eux délivrèrent rapidement leur verdict: Hamza tua 'Utba, Ali tua Walid. Ubaydah et Chayba se blessèrent mortellement. Hamza acheva Chayba, Ubaydah mourut de sa blessure.

A Ouhoud...

L'homme qui commença la bataille d'Ouhoud s'appelait Talha bin Abi Talha, un grand guerrier de l'armée d'Abou Soufyân. Il s'engagea dans le champ de bataille et défia les musulmans à se battre un contre un. Le défi fut accepté par 'Ali et en moins de deux le corps inerte de Talha gisait sur le sol. L'étendard fut pris par deux de ses frères, mais les deux furent abattus par les flèches des Musulmans. Neuf Mecquois prirent l'étendard, l'un après l'autre, mais chacun d'eux fut envoyé en enfer par 'Ali. Ensuite, un soldat Ethiopien du nom de Sawaab s'avança avec un visage effrayant et de défi. Ali le tua lui aussi.

Cette bataille affirma davantage la réputation de 'Ali comme combattant hors du commun. Il se battit avec une telle force que son épée se brisa. Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) lui remit alors sa propre épée "Zulfikar". Appréciant la bravoure d’Imam Ali, la voix de l’ange Djibrîl retentit des cieux: "Point de guerrier qu’ Ali; point d’épée que Zulfikar." (Là ftàh illà ‘Ali, là sayfa illà Zoulfikar)

A la bataille des tranchées...

Lors de Ghazouat El Khandak (la bataille des tranchées) pour se défendre contre l’invasion des mécréants, les musulmans ont creusé sur conseil du compagnon Salmân Fârsi des tranchées autour de la ville de Médine pour empêcher le passage de tout envahisseur. Opération réussie puisque leurs ennemis à leur arrivée, surpris et déroutés ne purent traverser les tranchées malgré leurs chevaux, à l'exception d'un petit groupe (Ikrima ibn Abi Jahl, Hubayra ibn Abi Wahb, Nawfal ibn Abd Allah ibn Mughayra et Dirâr ibn al-Khattab) dirigé par Amr Ibn Abdi Oud . Ils traversèrent grâce à leurs chevaux et atterrirent au pied d'une crête.

Amr Ibn Abdi Oud dont on disait qu'il était l'équivalent de 1000 guerriers, était un intrépide chevalier mécréant dont le courage n’était plus à démontrer. Un véritable géant dont la méchanceté faisait dire aux femmes de Médine à leurs enfants lorsqu’ils ne voulaient pas dormir :"tu dors ou j’appelle Amr Ibn Abdi Oud". Une cruauté imposante et sans égal…Ce téméraire, après avoir passé le tranché, cria : "Ô Mohamed, tu dis que tes morts sont au paradis et les notre en enfer, j’ai envie d’aller en enfer, moi, y aurait-il parmi vous quelqu’un qui voudrait aller au paradis, en venant m’affronter ?".

Les compagnons du Prophète (Paix et Salut sur Lui) restèrent tous sceptiques à ces propos. Ils ne redoutaient pas la mort, mais de faire subir à l'Islam une défaite. Le mécréant narquois cria "j'en perds la voix à force de vous défier sans que vous ne bronchiez! ". Ali, motivé depuis les premiers cris du mécréant, se proposa et demanda au Prophète (Paix et Salut sur Lui) la permission d’aller affronter le mécréant. Le Prophète refusa plusieurs fois avant de la lui accorder. Il se leva, enleva son turban et le porta sur la tête d’Ali; Il enleva son épée et l’empoigna à Ali; puis Il lui prit gracieusement sa tête, l’embrassa et pria Allah.pour lui

Ali descendit la crête et alla vers Amr, l’épée du prophète à la main. Ce dernier en le voyant lui dis en riant : "Tu t’es fait avoir par eux, retourne. Tu es trop jeune et tu seras un gibier facile pour mon épée". Ali riposta avec modestie : "Ce n’est pas parce que je suis trop jeune qu’ils m’ont permis de venir, non ; mais parce que je suis le moins noble parmi eux et tu ne mérites pas que l'un d’eux se salisse les mains en te tuant".

Le combat commença hors de la vue du Prophète (Paix et Salut sur Lui) et de ses compagnons qui n’entendaient que des cris et des contacts d'épées retentissant. Soudain, un horrible cri d’agonie et de mort fût entendu, un hurlement assourdissant dont l’écho arriva jusqu’aux cimes des montagnes avoisinantes, puis soudain, plus rien, plus de chocs des épées, un silence glacial…. Les musulmans attendirent que le chaos se dissipa et aperçurent Ali remonter la crête, l’épée du Prophète à la main avec dessus, la tête du mécréant…

A Khaybar...

Etant donné qu’il venait juste de signer un traité de paix avec les Quraychites, le Prophète (Paix et Salut sur Lui) savait qu’il n’avait rien à craindre d’eux et qu’il pouvait s’atteler à enlever le danger pour l’Islam que représentait Khaybar. Elle comptait près de 20 000 habitants majoritairement Juifs, fermiers, guerriers très compétents et ennemis déclarés de l'Islam. Ces derniers avaient soutenu, une fois encore, l'armée mecquoise contre les musulmans à la bataille des tranchées.

Les juifs avaient construit sept forts à Khaybar pour se protéger de toute attaque, en dehors des aménagements faits pour vivre dans ces lieux où ils s'étaient établis. Les septs forts de Khaybar étaient Naïm, Kamouss, Katibah, Nastaat, Shik, Watih et Soulalim. La venue des Musulmans passa inaperçue et lorsque les fermiers sortirent des forts le matin suivant, ils furent choqués et surpris de se retrouver face à une armée. Les Juifs se précipitèrent dans leurs forts.

Le premier fort de Khaybar à passer sous l’emprise des musulmans fût celui de Naïm. Le deuxième fort à être attaqué fut celui de Kamouss. Alors que les jours passaient, les musulmans s’emparaient d’un fort après l’autre. Les musulmans se mirent à attaquer les forts de Watih et de Soulalim. Ces forts étaient très bien gardés et les musulmans ne parvinrent pas à s’emparer d’eux, même au bout de 10 jours de lutte.

Aussi bien Abou Bakr que Oumar, dans des occasions différentes, menèrent les musulmans à pénétrer dans les forts mais tous deux se replièrent. "Demain, je donnerai l’étendard à quelqu’un qui aime Allah et le Prophète et qui est aussi aimé par Allah et le Prophète, et Allah accomplira la conquête de ce fort de ses mains. C’est un homme qui n’a jamais tourné le dos à l’ennemi et qui ne fuit pas du champ de bataille. " dit alors Mouhammad (Paix et Salut sur Lui). Le lendemain, ils se rassemblèrent autour du Prophète (Paix et Salut sur Lui) qui demanda: "Où est Ali?".

On lui apprit que 'Ali (ra) souffrait d’une infection des yeux si sévère qu’elle l’empêchait de voir. Le Saint Prophète (psl) ordonna qu’on le lui amène. Lorsqu' il vint, le Prophète (Paix et Salut sur Lui) lui frotta les yeux et pria pour sa guérison. Les yeux de Ali guérirent aussitôt et il n’eut jamais plus de soucis d’yeux durant tout le reste de sa vie. Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) lui ordonna ensuite de s’avancer contre l’ennemi.

Les Juifs envoyèrent l’un de leurs meilleurs guerriers, Harith, frère de Marhab. Les soldats musulmans furent hésitants en voyant le puissant Harith s’avancer vers eux. Mais, Ali releva le défi et après une courte bataille, mit Harith à terre. La mort de son frère enragea Marhab. Il sortit du fort armé jusqu’aux dents prêt à commettre un meurtre. Il était vêtu d’une grosse armure et portait un bonnet de pierre sous son casque. Alors qu’il défia les Musulmans, il récita son chant de guerre: "Les murs de Khaybar témoignent que je suis Marhab, le meilleur guerrier, et quiconque m’affronte sur un champ de bataille se retrouve recouvert de son propre sang."

Ali (a) s’avança en récitant son propre poème: "Je suis l’homme que sa mère a surnommé Haïdara, pareil au lion embusqué au visage terrifiant. Je rembourse à mes adversaires une sandara pour l'équivalent d'un sa'a."

Marhab s’avança furieusement, déterminé à utiliser toute sa force pour venger son frère mort. L’explosion qui éclata entre les deux guerriers impressionnèrent les spectateurs. Soudain, Marhab lança sa lance à trois pointes sur Ali qui l’esquiva et donna un puissant coup sur la tête de Marhab. L’épée de Ali traversa le casque, le bonnet et la tête de Marhab jusqu’à ses dents. Un silence s’abattit chez les Juifs en voyant leur champion tomber. Alors qu’il clama"Allahou Akbar!" en signe de victoire, Ali se retrouve encerclé par plusieurs soldats juifs chevronnés. Mais, ils ne furent pas à la hauteur et ils tombèrent tous sous son épée.

Légitime successeur...

Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) désigne Ali pour garder Médine pendant la bataille de Taboûk, au grand dam des hypocrites qui voulaient profiter de l'absence du Prophète (Paix et Salut sur Lui). Ces derniers pour le perturber et l'obliger à quitter la ville, répandirent des rumeurs selon lesquelles il a été mis en marge parce que le Prophète (Paix et Salut sur Lui) ne serait pas satisfait de lui. Ali, pour mettre fin à ses rumeurs, rejoignit le Prophète (Paix et Salut sur Lui) sur le chemin de Tabouk. Celui-ci lui dit : "Les Hypocrites sont des menteurs. Je suis venu ici après t'avoir désigné comme mon député. Ô 'Ali! N'es-tu pas content que ton grade soit monté! Tu es à moi ce que Hârûn fut à Mûsâ, à cette différence près qu'il n'y aura pas de Prophète après moi ".

Cette déclaration sera à l'origine de plusieurs interprétations dont la légitimité de Ali à succéder au Prophète (Paix et Salut sur Lui) après sa mort. Lorsque Ali Lui succédera en tant que quatrième Calife, ces questions de légitimité continueront de miner les relations entre musulmans et conduiront à son assassinat par les kharidjites.

Qu'Allah illumine encore et encore Seydina Ali, combattant, savant et pratiquant hors pair de l'Islam.